Concours de nouvelles de Boé : le prix coup de cœur du jury
À l’occasion du 3ème Forum Littéraire « Les marque-pages » de Boé, la ville et la médiathèque ont organisé un concours de nouvelles ouvert à toutes personnes majeures résidant dans le Lot-et-Garonne. En lien avec les Jeux Olympiques 2024, la thématique du concours portait sur le sport. Des personnes accompagnées du Foyer La Couronne se sont prêtées à l’exercice. Grâce à leur jolie plume, le jury a été conquis par la nouvelle des résidents et a décidé de leur remettre le « Prix Coup de Cœur du jury ». Monsieur Daniel Panteix, Adjoint à la Culture de la ville de Boé et Vice-président de l’ALGEEI, accompagné du jury, leur a remis le prix ce dimanche 7 avril, en présence de Madame Danièle Bonadona, Présidente de l’ALGEEI, Madame Virginie Pennetier, Directrice du Foyer La Couronne ainsi que les professionnels du foyer.
Un grand bravo à eux !
« L’histoire de Chocolat, l’écureuil qui voulait faire du sport »
Il était une fois un joli petit écureuil qui vivait du côté de Boé.
Un jour qu’il se promenait quelque part autour de la Mairie, il entendit que l’on parlait d’une chose étrange, mais très intéressante: l’organisation d’un concours de « nouvelles ».
Il se demanda ce que cela pouvait être ?
D’autant que ces gens parlaient aussi de « faire du sport » et de raconter une histoire sur le sport.
Est-ce que cela pouvait le concerner, lui qui passait ses journées à grimper aux arbres ?
Il se dit qu’il fallait en parler à quelqu’un qui pourrait lui expliquer et lui donner des conseils.
Chocolat avait l’habitude d’aller grimper aux arbres dans le parc du foyer de « La Couronne ». Il connaissait bien les résidents, mais il n’avait jamais osé s’approcher d’eux et leur parler. Peut-être que, cette fois, il en trouverait deux ou trois qui voudraient bien s’intéresser à cette histoire de sport.
Mais vers qui aller ?
Il y a bien ce groupe du mercredi matin, qui travaille sur des tas de sujets. Il parait même, qu’une fois, ils ont travaillé sur le sport !!
Chocolat décide de faire comme Harry Potter, de mettre une « cape d’invisibilité » et d’aller faire connaissance avec ce groupe.
Voilà donc notre ami Chocolat qui s’aventure, un mercredi matin, dans l’escalier en colimaçon qui amène au 2ème étage du château.
« C’est bizarre », se dit-il, « il paraît que ce groupe se réunit dans la salle d’informatique !! Comment je vais faire pour me glisser au milieu de tous ces appareils ? Et puis, s’ils passent leur temps à écrire sur des écrans, comme les gens de la Mairie, dans leur bureau, je n’oserai pas me présenter et leur poser mes questions ».
Notre pauvre écureuil était si troublé qu’il en oubliait sa cape d’invisibilité et surtout, qu’il ne savait pas dans quel langage s’adresser aux personnes du groupe.
Pourtant, il avait réfléchi et il savait ce qu’il voulait demander.
« Allez, Chocolat ! Courage, mon vieux ! Si tu veux écrire ton histoire, il faut que tu aies toutes tes informations ».
Il faut d’abord qu’il leur demande leur nom et ce qu’ils font comme sport.
Pour cela, il n’y a pas de souci : la dame qui vient animer le groupe appelle chacun par son prénom, et elle leur a même demandé s’ils voulaient bien reparler des différentes activités sportives qu’ils pratiquent et celles qu’ils préfèrent.
« Ouf ! Mon petit Chocolat ! Tu vas avoir tes infos sans trop te fatiguer ! ».
Et voilà que l’on commence :
Claire-Marie prend la parole pour expliquer qu’elle a fait du tir à l’arc, mais que maintenant, elle préfère faire du cheval. « C’est plus drôle, car on peut aller au galop » dit-elle. « Et puis, il faut prendre soin du cheval ! ».
Chocolat réfléchi : « faire du galop ? Sur le dos du cheval ? »
Rachid, lui, préfère parler de l’aviron. Il a vu comment on pouvait être à plusieurs dans un même bateau, sur le canal, et ramer de toutes ses forces pour aller le plus vite possible et gagner des courses.
« C’est sans doute super de gagner des courses », se dit Chocolat. « Mais dans un si petit bateau, à plusieurs, on risque fort de tomber à l’eau ».
« Mais il y a encore Thierry, Amandine, Stéphane et Amaury qui n’ont pas parlé », dit la dame.
Chocolat espère qu’eux, au moins, ils font des sports moins dangereux.
Thierry enchaîne : « Moi, ce que j’aime, c’est le basket. On peut faire une équipe, et gagner des matchs, si l’on arrive à mettre assez de ballons dans le panier. Le souci, c’est qu’il faut savoir courir vite pour arriver vers le poteau où se trouve accroché le panier sans se faire prendre le ballon par un adversaire. Et puis, il faut être grand pour atteindre le panier ».
« Voilà quelque chose que je pourrais tenter », se dit Chocolat plein d’espoir. « Si le panier est trop haut, je peux grimper au poteau ! Ce n’est pas plus difficile que de grimper aux arbres ! Quand à courir vite, ça, je sais faire ! Mais quand même, comment courir vite en portant un ballon ? ».
Amaury explique à son tour qu’il fait du tir à l’arc, et que cela lui plaît beaucoup. Il gagne même des compétitions quand il réussit à mettre la flèche dans la bonne cible. Il précise quand même : « Simplement, il faut être assez fort pour pouvoir porter l’arc et le tenir à bout de bras, et être très concentré quand on vise ».
Chocolat, catastrophé, regarde ses petites pattes : « Et comment je fais, moi, pour porter cet arc ? Il faudrait que l’on m’en fabrique un spécial ! ».
Heureusement, il y a encore Stéphane et Amandine pour parler de ce qu’ils ont choisi.
Pour Amandine, elle a déjà fait plusieurs sports, comme la course à pied où elle a gagné des courses. Mais ce qu’elle préfère, c’est le biathlon.
Chocolat n’a jamais entendu parler de ça. Il se demande si, avec un nom aussi étrange, c’est quelque chose de très compliqué ?
Amandine explique qu’elle aime ce sport parce qu’il y a à la fois de la course de ski de fond, et du tir à la carabine, soit debout, soit couché.
Chocolat la regarde en ouvrant de grands yeux sous sa cape d’invisibilité. Il se demande comment, une jeune femme aussi menue peut faire des choses aussi difficiles.
Mais Amandine ajoute très vite :
« J’aime le biathlon parce que je peux le regarder à la télé avec mon père. On aime tous les deux ce sport ».
« Bon ! Mon petit Chocolat, encore quelque chose qui n’est pas fait pour toi ! Mais qu’est-ce que tu vas bien pouvoir raconter dans ta « nouvelle » pour le concours ? Toi qui rêvais de parler de tes exploits, te voilà mal parti !!! Si seulement Stéphane pouvait me parler d’un sport que je pourrais essayer! ».
Stéphane, c’est celui qui est au bout de la table et qui a toujours un grand sourire.
« Avec ce sourire » pense Chocolat, « il ne peut que me parler de choses possibles pour un malheureux petit écureuil ».
« Moi, ce que je préfère comme sport, c’est la natation ! » proclame Stéphane.
« Et pourquoi donc ? » demande la dame.
« Parce que j’aime nager vite, sur le dos ou en faisant la brasse. Dans l’eau, on se détend et on se sent tellement bien quand on a fini de nager !!! Et puis, on peut aussi faire des compétitions et gagner des courses. On peut en voir de très belles, à la télé, surtout quand viendront les Jeux Olympiques ».
Chocolat explose de joie ! Il en oublie presque sa cape d’invisibilité. « Voilà enfin quelque chose que je vais pouvoir faire ! »
En effet, tout le monde sait que les écureuils savent parfaitement nager. Bien sûr, pour les Jeux Olympiques, cela risque d’être un peu tard pour commencer à s’entraîner.
Mais, pour faire de la natation, est-ce obligatoire d’aller à la piscine, quand on est un écureuil ?
Peut-être que le canal suffirait… ?
Écrit par les personnes accompagnée du Foyer La Couronne.